C'est ce qu'on disait jadis… Beaucoup de choses ont changé depuis le Covid-19. Mais trop de PME ont encore ce préjugé en tête et bloquent ainsi leurs chances de trouver du personnel qualifié et compétent. Il existe des moyens d’ouvrir et de tester de nouveaux modèles de travail tels que le « topsharing ». À notre avis, c’est un impératif en période de pénurie de main-d’œuvre.
Du personnel responsable, fiable et motivé manque de partout. Les employeurs doivent faire preuve de créativité pour trouver, attirer et, surtout, garder des collaboratrices et des collaborateurs de qualité. Alors, pourquoi ne pas innover en matière de gestion ? Les cadres revendiquent également un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Le « jobsharing » ou partage d'emploi, c'est-à-dire deux employé·es ou plus se partagent un poste à temps plein, est connu. De plus en plus, le terme « topsharing » s'impose aussi. Dans ce modèle de travail, deux personnes ne partagent pas seulement le poste, mais assument conjointement un niveau élevé de responsabilité, y compris la gestion du personnel.
Chez profawo, le modèle de partage d'un poste à responsabilités a joué un rôle important dans la création d’une structure de gestion efficace et durable. Avant tout, profawo utilise ce modèle de travail pour soutenir au mieux l'identification culturelle et le changement à venir dû à la fusion de deux unités organisationnelles internes. Toutefois, l'innovation permet également aux deux directrices de trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, même si elles exercent davantage de responsabilités.
Dans le modèle « topsharing » de profawo, les deux directrices régionales se partagent la gestion de la structure nationale. Elles se sont réparti les tâches, mais prennent les décisions ensemble. Ce modèle permet aux deux directrices de s'investir pour la structure nationale, tout en étant affectées en permanence à une région. Il offre également un double avantage : une réduction importante des temps de déplacement, et une conciliation plus aisée entre les besoins personnels et le rôle professionnel.
profawo, en tant qu'employeur, en profite également. Grâce au partage de poste à responsabilités, la continuité de la gestion est assurée en période de bouleversements et de changements. De même, la présence de la direction est assurée en permanence. Et l'organisation gagne ainsi en efficacité.
Chez profawo, le « topsharing » favorise en outre la coopération et l'échange de know-how au sein de la direction suisse. Les co-directrices, assumant également la direction d'un bureau régional, assurent la perméabilité de l'information et la proximité au sein de l'organisation en pleine croissance. Elles partagent leurs expériences et créent des synergies.
En divisant un emploi à plein temps en emplois à temps partiel, l'on arrive à mieux combiner la vie professionnelle avec la garde d’enfants, la prise en charge de parents, la formation continue ou d’autres activités. Les demandeurs d’emploi ont ainsi accès à des emplois à temps partiel intéressants et à responsabilités. En combinant les compétences de deux co-responsables, il est possible de maîtriser des tâches difficiles. L’apprentissage mutuel permet d’accroître considérablement les compétences. Les attitudes à adopter sont pensées ensemble et, en particulier dans le cas de décisions difficiles, la responsabilité peut être partagée. En cas d'absence ou de maladie, les deux responsables peuvent se remplacer l'un·e l'autre.
Pour les entreprises, cela signifie une plus grande attractivité. Les entreprises qui proposent des modèles de travail flexibles et innovants ont un avantage dans la « guerre des talents ». Le réservoir d’employé·es potentiel·les est également élargi grâce à une plus grande diversité des charges de travail. Le « topsharing » pratiqué activement au sein de l’entreprise amène en outre une diversité aussi au niveau du personnel, et le comportement inclusif devient tangible et concret grâce à des postes partagés avec des cadres qui se soutiennent mutuellement, s’acceptent et se respectent avec toutes leurs différences.
Les postes partagés ne sont pas sans défis. La complexité augmente et il y a un besoin de clarification et de coordination dans de nombreux domaines (RH, ligne hiérarchique, systèmes, etc.). De nombreux tandems font état d'un effort de communication accru, en particulier pendant la période de familiarisation et d'adaptation, qui dure généralement entre 6 et 12 mois. En général, il faut s'attendre aussi à des coûts supplémentaires (infrastructure, salaires, etc.).
L'exercice d'une fonction partagée peut être un défi aussi pour les employé·es. Le besoin accru de communication exige davantage de travail, de transparence, de flexibilité, d'organisation et de persévérance. Une certaine pression à la réussite, surtout si les modèles manquent encore, peut être perceptible. Heureusement, les modèles aujourd'hui sont nombreux. Et la grande majorité d'entre eux déclarent que les opportunités créées par le partage d'emploi l'emportent sur les risques éventuels.
Lors de l’earlyBird de cette année, une rencontre avec petit-déjeuner de profawo pour personnes intéressées à Zurich, Karin Ricklin et Stephanie Briner de WeShare ont examiné en profondeur les avantages et les inconvénients du « topsharing » et ont donné aux co-directrices de profawo quelques conseils pour les aider à bien démarrer leur nouveau modèle.